Maison des congrès Claude Nicollier – Les Diablerets
11 – 13 octobre 2024
Hôte d’honneur de l’édition précédente: le Val d’Hérens
Le Val d’Hérens
Celui qui s’ose à goûter au calme et à la quiétude des environs, se voit brusquement bousculé par le bourdonnement des sonnettes! Mais les ruelles saupoudrées d’or blanc ne se prêtent pas au parcours du bétail. De quoi peut-il donc bien s’agir?… Du fameux Carnaval! Les traditions portées par les nouvelles générations n’ont de cesse d’attirer jeunes et moins jeunes de tous horizons.
Le visiteur sera invité à se confronter au plus haut barrage-poids du monde… Dixence que tu es grande! Mais là aussi le son des sonnettes résonne dans la vallée; cette fois elles embellissent les puissantes nuques de ces noires Reines qui pâturent sur les hauts alpages. Des touristes? Elles n’en ont que faire, elles doivent assurer leur hiérarchie, faisant retentir leur beuglement de mécontentement et le choc de leurs cornes jusqu’au fin fond du territoire des arolles.
Le Val d’Hérens est une région agricole et touristique dont le pastoralisme occupe une place importante. L’entretien du paysage par le bétail non seulement bovin mais aussi ovin assure l’accessibilité à 25 alpages. Plus de 90 agriculteurs continuent d’exploiter ces terres et d’en garantir la pérennité. Le patrimoine régional vit activement par le biais de l’agriculture, des traditions telles que le carnaval ou les groupes folkloriques, ainsi que par le patois, langue encore couramment parlée par ses habitants.
La vache de la race d’Hérens
ORIGINE: arc alpin soit des Alpes autrichiennes jusqu’à la Savoie.
MORPHOLOGIE CRANIENNE: large, elle fait partie des brachycéphales, caractéristique propre aux petits bovins du néolithique.
HISTORIQUE: La notion de race d’Hérens est apparue à partir de 1859. Pour la race d’Evolène, elle sera désignée sous le nom de race d’Hérens en 1861 malgré ses panachures. Le standard coloré définitif n’est établi qu’en 1885, date à laquelle ce variant de panachure ne fut plus admis en sélection. Toutefois, motivée par la volonté de certains éleveurs de conserver cette particularité, la Fédération d’élevage a décidé en 2003 d’admettre les animaux panachés dans les registres généalogiques avec un code distinctif (EVO).
AIRE: La race d’Hérens se retrouve dans le val d’Aoste sous le nom de Castana et s’étend jusqu’à Chamonix où elle a failli disparaître. Aujourd’hui, le regain d’intérêt autour de la race la place jusqu’en Chartreuse. Actuellement en Valais, le 25% du cheptel est situé dans la partie germanophone du canton et 10% hors canton.
EVOLUTION DU CHEPTEL: Depuis 1960, le cheptel Hérens a fortement diminué atteignant les 12’110 animaux en 1983. Dès lors, il s’est maintenu aux environs des 13’000 têtes ce qui signifie le 0.8% du cheptel suisse et un peu moins du 40% du cheptel cantonal. Aujourd’hui, il est estimé que seul 10% des détenteurs de la race en tirent leur revenu principal.
- Novembre à mi-mai: à crèche – 80% des vêlages durant cette période
- Mi-mai à mi-juin: pâture dans les zones de mayen
- Mi-juin à mi-septembre: estivage sur les alpages (jusqu’à 2500m). Entre 40 et 160 vaches
- Mi-septembre à novembre: pâture dans les zones de mayen – 80% des vêlages durant cette période.
STANDARDS ET BUTS D’ELEVAGE: Dès sa naissance, un veau Hérens pèse entre 30 et 50kg. Une vache adulte atteindra quant à elle 450kg pour les plus légères et jusqu’à 850kg. Un taureau adulte tournera autour des 900kg.
Pour la production laitière, l’objectif est de 3500kg durant 270 à 305 jours. Avec un excellent rapport viande/os en raison de sa petite ossature, elle est aussi élevée pour la production de viande avec un accroissement journalier visé à 1’100g. S’ajoute à cela l’aptitude au combat qui fait partie intégrante du patrimoine génétique de la race.
DIFFICULTES: La sélection est compliquée en raison d’une variabilité génétique qui diminue et des reproducteurs restreints. En 2019, une Task Force a été mise sur pied par le canton du Valais dans le but de faire un état des lieux et de proposer des solutions.
MAINTIEN DE LA RACE: Elle permet de maintenir une diversité d’espèces, d’enrichir le patrimoine génétique global, ainsi que d’assurer l’entretien des paysages avec la pâture de surfaces difficiles.
